
Introduction et contexte
Peut-on assister à une messe de la FSSPX le dimanche pour remplir son obligation dominicale ? Telle est la question que nous proposons d’examiner dans cet article.1 Un bon nombre de catholiques attirés par la messe traditionnelle ne voient aucun problème dans le fait d’assister à des messes de la FSSPX (même s’ils ne partagent pas nécessairement toutes leurs positions). Ces catholiques de bonne foi se disent que la messe est belle, qu’elle y est dignement célébrée par des prêtres fervents ayant la foi et donc qu’il est légitime d’assister et de communier à ces messes le dimanche. Toutefois de telles raisons, bien qu’émotionnellement compréhensibles, ne sont pas intellectuellement satisfaisantes. En effet, ce n’est pas parce qu’une liturgie est belle et révérente qu’elle est licite.
L’argument central
L’argument principal contre l’assistance aux messes de la FSSPX peut se résumer ainsi :
- Pour qu’une messe soit licite (et qu’elle remplisse le précepte ecclésiastique de l’obligation dominicale), il faut que cette messe soit célébrée dans une Église sui iuris en communion avec le Pape et l’évêque local.
- Or les messes de la FSSPX ne sont pas célébrées dans une Église sui iuris en communion avec le Pape et l’évêque local.
- Donc les messes de la FSSPX sont illicites et ne remplissent pas le précepte ecclésiastique de l’obligation dominicale (par 1 et 2).
Le Nouveau commentaire du Code de droit canonique, compilé par de grands canonistes affirme en effet : « La Messe doit être célébrée dans un rite catholique, c’est-à-dire dans le rite liturgique de toute Eglise catholique sui iuris, mais pas dans une église qui n’est pas en pleine communion avec l’Église catholique, bien qu’utilisant un rite liturgique catholique »2.
Cette position est liée au dépôt de la foi. En effet, selon le canon 1246 et le Catéchisme de l’Église catholique (n° 2177) la tradition apostolique enseigne que les dimanches et jours saints doivent être observés « dans l’Église universelle » afin de satisfaire aux « fêtes d’obligation »3. Cette Église universelle compte 24 églises sui iuris et 6 rites à travers le monde (l’Alexandrin, l’Arménien, le Byzantin, le Syrien oriental et le Syrien occidental et le rite latin) ainsi que quelques Églises locales particulières (diocèses en Occident ; éparchies en Orient). Or la FSSPX n’est pas l’une des 24 églises catholiques sui iuris, ni même une église particulière dirigée par un évêque ayant une juridiction ordinaire. C’est pourquoi le pape Benoît XVI a déclaré en 2009 après la levée des excommunications « la Fraternité n’a aucun statut canonique dans l’Église, et ses ministres – même s’ils ont été libérés de la punition ecclésiastique – n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église»4
La Secrétairerie d’État, confirmait également le 4 février 2009 que la levée des excommunications ne changeait rien à ce statut canonique : « La levée de l’excommunication a libéré les quatre évêques d’une peine canonique très grave, mais n’a rien changé à la situation juridique de la Fraternité Saint-Pie X qui, à l’heure actuelle, ne jouit d’aucune reconnaissance canonique de la part de l’Église catholique. Les quatre évêques eux-mêmes, bien que déliés de l’excommunication, n’ont pas une fonction canonique dans l’Église et n’exercent pas un ministère licite en son sein. »5
Ainsi, étant donné que la FSSPX n’a pas de statut canonique ou de mission juridique dans l’Église, leurs messes sont considérées comme illicites.
Confirmation par Rome
Cette position est confirmée non seulement par les canonistes les plus éminents mais aussi par l’Eglise catholique romaine à travers la commission Ecclésia Dei.
*Le 29 septembre 1995, la commission affirmait déjà qu’« il est considéré comme moralement illicite pour les fidèles de participer à ces messes, à moins qu’ils ne soient physiquement ou moralement empêchés de participer à une messe célébrée par un prêtre catholique en règle (cf. Code de droit canonique, canon 844.2). Le fait de ne pas pouvoir assister à la célébration de la messe dite ‘tridentine’ n’est pas considéré comme un motif suffisant pour assister à ces messes »
*Le 15 avril 2002, la commission confirmait également que la messe de la FSSPX ne remplissait pas l’obligation dominicale. À la question: « Un catholique peut-il assister et communier le dimanche à une messe célébrée par un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X ou d’une communauté dans la mouvance de cette Fraternité ? la commission répond : « Non. La célébration de la Sainte Messe doit se faire en communion avec l’Église, avec le Pape et avec l’évêque du lieu. L’assistance à des messes célébrées par des prêtres qui ne sont justement pas en union avec l’Église, n’est permise que dans des situations extraordinaires, où l’accès à une messe célébrée en union avec l’Église est impossible. Or, les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ne sont pas en union avec l’Église à cause de leur adhésion au schisme que Mgr Marcel Lefebvre a provoqué en ordonnant des évêques contre la volonté du Pape»6
Quant à savoir si l’on doit s’abstenir de communier lorsqu’on assiste à une messe de la FSSPX pour des mariage, obsèques, fête d’école, etc., la commission répondit : « Oui. Car la communion eucharistique est aussi une communion avec l’Église catholique dont ces prêtres se sont séparés. »
*Le 28 mars 2012, la Commission Ecclesia Dei publia encore une réponse à deux dubia concernant les messes des « Amis de la Fraternité Saint-Pie-X» qui est dans la même condition canonique que la FSSPX : « 1) En considérant strictement le canon susmentionné [1248 §1], un catholique pourrait-il remplir son obligation de messe en assistant à la Sainte Messe dans cette chapelle des ‘Amis de la Fraternité Saint-Pie-X? Réponse : Négatif.2) À condition que la réponse à la première question soit négative, un catholique commet-il un péché en assistant à la Sainte Messe dans la chapelle susmentionnée ? Réponse : Négatif, à moins que le catholique ne la substitue à son obligation dominicale. »
Nous avons donc une déclaration officielle de l’Église selon laquelle les messes célébrées par des prêtres sans mission canonique ne remplissent pas l’obligation dominicale et que substituer une messe de la FSSPX à son obligation dominicale est un péché.
Réponse à deux objections
A ce stade il semble opportun de répondre à deux objections courantes qui reviennent souvent dans le dialogue avec les fidèles de la FSSPX.
Objection 1 : Le canon 1248 enseigne qu’une messe satisfait à l’obligation dominicale si elle est célébrée « selon le rite catholique »7. Or la FSSPX utilise le missel de 1962 qui est un rite approuvé par l’Eglise. Donc ces messes satisfont à l’obligation dominicale.
Cette objection est défectueuse puisqu’il ne suffit pas qu’un rite soit approuvé par l’Eglise pour que celui-ci soit licite. A supposer le contraire, cela signifierait que les catholiques pourraient également remplir leur obligation dominicale en assistant à une messe sédévacantiste (qui utilisent aussi le Missel de 1962) ou à une messe chez les vieux-catholiques (qui utilisent le missel de 1962 et de 1969 et mentionnent le nom du pape dans le canon). Cela signifierait également que les catholiques pourraient remplir leur obligation dominicale en assistant à une messe célébrée par un prêtre validement ordonné qui a établi sa propre « église » dans son sous-sol (sans l’approbation ecclésiastique), à condition d’utiliser un missel approuvé ! Tout cela est évidemment absurde et montre que le simple usage d’un rite catholique ne suffit pas rendre une messe licite. Les messes offertes par ces prêtres ne satisfont pas à l’obligation, car elles ne sont pas célébrées dans une église particulière locale gouvernée par un évêque ayant une juridiction ordinaire en union avec le pape.De plus, étant donné que les évêques de la FSSPX n’ont pas de juridiction ordinaire, leurs prêtres sont ordonnés illégalement et le concile de Trente enseigne dogmatiquement qu’un prêtre qui n’a pas été légitimement ordonné ou envoyé par l’autorité ecclésiastique, n’est pas un ministre légitime de la Parole et des sacrements.8 Le canon 265 confirme aussi « tout clerc doit être incardiné dans une église particulière, ou dans une prélature personnelle, ou un institut de vie consacrée ou une société qui a cette faculté ». Ainsi, n’étant pas incardinés, les prêtres de la FSSPX n’ont aucune mission juridique ou canonique au sein de l’Eglise romaine et n’ont pas le droit de célébrer la messe.
Objection 2 : « Le Pape a autorisé la FSSPX à entendre les confessions et à célébrer des mariages, donc leurs messes sont licites»
Ici, l’argument présenté est un non sequitur (c’est-à-dire que la conclusion ne s’ensuit pas des prémisses). En effet, le fait que le pape François ait accordé au clergé de la FSSPX la faculté de confesser et, sous certaines conditions, de célébrer des mariages, ne change rien au fait que la FSSPX n’a pas le droit de célébrer la messe ordinairement puisqu’il s’agit d’une faculté distincte. Le Pape ayant la juridiction suprême sur l’Eglise universelle, a tout à fait le pouvoir d’accorder telle ou telle faculté à des ministres validement ordonnés, y compris à des ministres non catholiques.9 Cela n’implique pas que ces ministres aient de facto le droit de célébrer la messe. On peut penser que le Pape a voulu réaliser ce geste envers la FSSPX pour éviter qu’une grande quantité de mariages et de confessions soient invalides en son sein. En effet, contrairement à la messe, la validité des mariages et des confessions est intrinsèquement liée à leur licéité (un mariage ou une confession illicite est aussi invalide). Ainsi pour éviter le chaos pastoral, le Pape a choisi d’octroyer cette faculté exceptionnelle à la FSSPX. Cela n’implique en rien que la FSSPX ait aussi le droit de célébrer la messe ordinairement.
Conclusion et résumé
En résumé, les messes de la FSSPX ne remplissent pas l’obligation dominicale pour les raisons suivantes :
- La FSSPX « n’a aucun statut canonique dans l’Église, et ses ministres – même s’ils ont été libérés de la punition ecclésiastique – n’exercent de façon légitime aucun ministère dans l’Église. » (Benoit XVI après la levée des excommunications)
- Les messes offertes par la FSSPX ne sont pas célébrées dans un rite catholique en communion avec le pape (bien que le nom du Pape soit généralement mentionné dans le canon)
- Les prêtres de la FSSPX ont été ordonnés illégalement et de ce fait sont suspens a divinis
- Les prêtres de la FSSPX ne sont pas incardinés (comme l’exige le canon 265)
- « la Messe doit être célébrée […] dans le rite liturgique de toute Eglise catholique sui iuris, mais pas dans une église qui n’est pas en pleine communion avec l’Église catholique »10 et « il doit être clair que ceux qui adhèrent à la Fraternité Saint-Pie-X doivent être considérés comme n’étant pas en pleine communion avec l’Église catholique » (Commission Ecclesia Dei 18 Juin 2015)
Conséquences pratiques pour les catholiques
Un catholique est donc obligé de savoir si l’église ou la communauté qu’il fréquente est en union avec le pape et avec son évêque local puisqu’il est de tradition apostolique que toute messe doit être célébrée en union avec l’évêque local11. Par conséquent, un catholique qui assiste activement et consciemment à des messes qu’il sait illicites commet un péché12. Ce péché est d’autant plus grave s’il n’assiste pas à côté à une messe licite pour remplir son obligation dominicale. En outre, le catholique qui assiste à de telles messes collabore également au péché du prêtre qui offre cette messe illicite (surtout s’il y reçoit la communion). Comme le remarquait très justement le cardinal Billot : « la dispensation légitime des sacrements ne peut venir que de l’Église catholique, de sorte que quiconque n’a pas mission d’elle, par le fait même administre illicitement, et que quiconque, en recevant le sacrement, communie au péché du ministre, reçoit sacrilégement »13
Une position trop dure ?
Certains s’offusqueront à la lecture de cet article en affirmant que cette position à l’égard de la FSSPX serait « trop dure » et que en ces temps difficiles où le modernisme est encore largement répandu, il serait préférable d’œuvrer pour «l’unité des tradis». A cette objection œcuménisante, on peut répondre que la position que nous avons étayé dans cet article est la position officielle de l’Eglise catholique romaine (cf. les citations de la commission Ecclesia Dei) et qu’elle n’est pas trop « dure » lorsqu’on prend le temps d’examiner objectivement les positions des autorités de la FSSPX.
En effet, la FSSPX affirme que l’Eglise enseigne des hérésies depuis Vatican II14, que la messe Paul VI est intrinsèquement mauvaise, intrinsèquement illicite15 , douteusement valide16, qu’y participer en pleine connaissance de cause est un péché mortel17, que la quasi-totalité des sacrements conciliaires sont douteux18, qu’elle détient les Quatre Marques de l’Eglise19, que « l’Église conciliaire » est schismatique20 et que l’indéfectibilité de l’Eglise n’existe que par la FSSPX21. La FSSPX rejette a priori l’autorité contraignante du Code de Droit Canon en vigueur depuis 1983.22 Elle rejette la vérité révélée selon laquelle la prérogative de sélectionner les membres du corps épiscopal est une prérogative qui appartient exclusivement au Pape (de droit divin)23, elle usurpe le pouvoir exclusif du pape de rejuger des cas de nullité de mariage en dernière instance, par sa commission Saint-Charles-Borromée qui accorde les déclarations de nullité de mariages et la levée des censures tout en exigeant que ses adhérents jurent sur l’évangile qu’ils ne s’adresseront pas à un tribunal ecclésiastique de l’Eglise conciliaire. Elle affirme qu’il ne faut pas assister à des messes en dehors de chez eux y compris aux messes des communautés « ralliées » (IBP, FSSP, ICRSP, FSVF, etc.).24 Enfin, elle enseigne que tous les prêtres conciliaires (y compris les prêtres des communautés ex Ecclesia Dei) sont douteusement prêtres25.
Face à de telles positions radicalement schismatiques, le cardinal Burke (qui n’est pas connu pour son progressisme ou son hostilité vis-à-vis du catholicisme traditionnel) était bien obligé de conclure en mai 2021 « A l’heure actuelle, ils [la FSSPX] ne font pas partie de l’unique Église catholique romaine »26 Doit-on accuser le cardinal Burke de dureté excessive ou de « ne pas vouloir faire l’unité chez les tradis » ? La réponse est évidemment négative. Il n’y a pas d’unité possible avec la FSSPX précisément parce que ces derniers la refusent et adoptent des positions ultra-radicales se séparant ainsi eux-mêmes de l’Eglise. Mgr Lefebvre disait lui-même : « Cette Église conciliaire est une église schismatique, parce qu’elle rompt avec l’Église catholique de toujours. Cette Église conciliaire est schismatique parce qu’elle a pris pour base de sa mise à jour des principes opposés à ceux de l’Église catholique. L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. »27« Dans la mesure où le pape s’éloignerait de cette tradition, il deviendrait schismatique, il romprait avec l’Église. (…) Tous ceux qui coopèrent à l’application de ce bouleversement acceptent et adhèrent à cette nouvelle église conciliaire et entrent dans le schisme. »28 « C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Église conciliaire tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Église et de la foi catholique»29
Il ajoutait que la papauté elle-même avait faut défection et que saint Jean Paul II était un antichrist « La chaire de Pierre et les postes d’autorité de Rome étant occupés par des antichrists, la destruction du Règne de Notre Seigneur se poursuit rapidement à l’intérieur même de son Corps mystique ici-bas»28 « Rome a perdu la foi, mes chers amis. Rome est dans l’apostasie. Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des mots en l’air que je vous dis. C’est la vérité. Rome est dans l’apostasie.»29
Tout cela n’a aucun sens et implique une compréhension profondément déficiente de l’ecclésiologie catholique traditionnelle.30 Il ne faut pas s’étonner qu’à force d’entendre des paroles si radicales tenues depuis plus de 40 ans, Rome interdise à ses fidèles d’assister aux messes de la FSSPX. Ce n’est pas Rome qui adopte une position radicale mais bien la FSSPX elle-même qui s’autoexclut de la communion avec l’Eglise au lieu de lutter pour la défense de la foi à l’intérieur de celle-ci.
- Nous reprenons ici principalement les arguments de John Salza https://www.trueorfalsepope.com/p/sspx-masses-and-sunday-obligation-john.html ↩︎
- John Beal, James Coriden et Thomas Green, A New Commentary on the Code of Canon Law (New York : Paulist Press, 2000), p. 1445. ↩︎
- « Le jour du Seigneur, au cours duquel le mystère pascal est célébré, doit, par tradition apostolique, être observé dans l’Église universelle ( in universa Ecclesia ) comme fête principale d’obligation. » (canon 1246) ↩︎
- Lettre aux évêques de l’Église catholique au sujet de la levée de l’excommunication des quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre (10 mars 2009) ↩︎
- Du Vatican, le 4 février 2009, Note relative aux quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X https://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/2009/documents/rc_seg-st_20090204_note-decree-cbishops_fr.html ↩︎
- La commission traita également à la question de savoir s’il était possible de se fonder sur le canon 844 pour justifier la participation aux sacrements dans les chapelles de la Fraternité Saint Pie X, en considérant que l’absence de messe à indult proche constitue un «cas de nécessité spirituelle» et une «impossibilité morale de recourir à un ministre catholique». A cette question, elle répondit : « Non. Le canon cité parle de «l’impossibilité physique et morale d’avoir recours à un ministre catholique» et non pas de l’absence d’une messe dans un rite plutôt que dans un autre. Il n’existe pas un droit absolu à un rite déterminé.» ↩︎
- «Satisfait au précepte de participer à la Messe, qui assiste à la Messe célébrée selon le rite catholique le jour de fête lui-même ou le soir du jour précédent. » (Can. 1248 – § 1) ↩︎
- « Si quelqu’un dit (…) que ceux qui n’ont pas été légitimement ordonnés ni envoyés par une autorité ecclésiastique et canonique, mais viennent d’ailleurs, sont des ministres légitimes de la Parole et des sacrements : qu’il soit anathème. » (Concile de Trente, Session XXIII, canon 7) ↩︎
- Par exemple, les sacrements de pénitence et d’Extrême-Onction sont valables dans certaines Églises orientales séparées puisque le pape ne leur a pas retiré leur juridiction. ↩︎
- John Beal, James Coriden et Thomas Green, A New Commentary on the Code of Canon Law (New York : Paulist Press, 2000), p. 1445. ↩︎
- On retrouve cette position chez les premiers pères apostoliques. Saint Ignace d’Antioche disait par exemple « Ne faites rien sans l’évêque » (lettre aux Philippiens) « Là où paraît l’évêque, que là soit la communauté» (Lettre aux smyrniotes) ↩︎
- Evidemment la plupart des catholiques qui assistent aux messes de la FSSPX ne sont pas pleinement conscients qu’ils assistent à des messes illicites à cause des apparences extérieures de catholicité. Ils ne pèchent donc pas formellement en pensant sincèrement accomplir leur obligation dominicale. ↩︎
- Billot sur les sacrements et la mission, https://archive.org/details/DeMembrisEcclesiae. ↩︎
- « Cette Église conciliaire est une Église schismatique, parce qu’elle rompt avec l’Église catholique de toujours. Cette Église conciliaire est schismatique parce qu’elle a pris pour base de sa mise à jour des principes opposés à ceux de l’Église catholique. L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. » (Mgr Lefebvre, Réflexions, 29 juillet 1976, Itinéraires, La condamnation sauvage, n°40) ↩︎
- « En lui-même, ce nouveau rite de la Messe constitue un danger pour les âmes. […] L’Église ne peut pas demander à ses membres de mettre leur foi en danger. C’est la raison pour laquelle les catholiques ne sont pas obligés d’assister à la nouvelle messe pour accomplir le précepte dominical. En fait, pour ceux qui connaissent ses problèmes inhérents, la nouvelle messe doit être complètement évitée, car ils comprennent qu’elle est aussi une offense à Dieu. Lorsqu’une messe traditionnelle n’est pas disponible, ou lorsque la foi est mise en danger par la prédication ou les opinions du prêtre, on est dispensé d’assister à la messe un dimanche ou un jour saint. » (SSPX News English, Should catholics Attend the New Mass, Part II of II, Episode 15)
Mgr Lefebvre affirmait que les nouvelles messes sont « une action périlleuse pour notre foi ou éventuellement sacrilège. […] Nous détournons les fidèles de ces messes […] La nouvelle messe, même dite avec piété et dans le respect des normes liturgiques, […] porte en elle un poison nuisible à la foi » ↩︎ - « La nouvelle messe n’est pas bonne, parce qu’elle est douteusement valide et certainement illicite. » (Petit catéchisme de la Nouvelle messe https://laportelatine.org/formation/crise-Église/nouvelle-messe/petit-catechisme-de-la-nouvelle-messe) ↩︎
- « Est-ce à dire que tous ceux qui célèbrent ou assistent activement à la nouvelle messe commettent un péché mortel ?[…] ceux qui savent que la nouvelle messe comporte une profession de foi ambiguë (ou qui s’en doutent sérieusement et ne font rien pour lever le doute) commettent un péché contre la vertu de foi, qui pourra être mortel s’il y a pleine advertance et plein consentement. » (Petit catéchisme de la nouvelle messe de la FSSPX) ↩︎
- Dans une Homélie prononcée le 30 juin 1988 à Ecône, lors de la consécration épiscopale Mgr Lefebvre parlait « Des évêques conciliaires, dont les sacrements sont tous douteux». L’abbé Gleize, théologien officiel de la FSSPX confirme lui-même que le doute sur la validité est « causé non par le modernisme des évêques et des prêtres mais par le modernisme des nouveaux rites et des nouveaux sacrements. C’est ainsi qu’il faut comprendre ce qu’a dit Mgr Lefebvre lors de la cérémonie des sacres du 30 juin 1988. Parlant des évêques conciliaires, il a déclaré que leurs sacrements « sont tous douteux » et la raison qu’il en a donnée est que « l’on ne sait pas exactement quelles sont leurs intentions ». Précisément, leurs intentions sont douteuses dans la mesure exacte où les nouveaux rites réformés par Paul VI sont douteux. Nous savons qu’il y a un doute, concernant la validité, pour les deux sacrements de l’extrême-onction et de la confirmation, en raison de la matière. Il y a aussi un doute pour le sacrement de l’eucharistie, pour la messe, en raison de l’ambiguïté du nouveau rite, qui peut fausser l’intention du célébrant. Quant au sacrement de l’ordre, la problématique, s’il en est une, est analogue à celle de la messe : on ne saurait juger de la validité qu’au cas par cas des célébrations concrètes » (Abbé Gleize, Courirer de Rome mars 2023, « Tous douteux III ») ↩︎
- Mgr. Lefebvre disait en 1989 : « C’est nous qui avons les notes de l’Eglise visible : “l’unité, la catholicité, l’apostolicité, la sainteté. C’est cela qui fait l’Eglise visible. » https://laportelatine.org/formation/crise-eglise/ecclesiadeisme/un-an-apres-les-sacres-entretien-de-mgr-lefebvre-a-fideliter-juin-1989
Mgr Tissier de Mallerais expliquait dans une homélie : «Je me souviens que Mgr Lefebvre nous avait expliqué très bien que nous avions en nous, nous dans la Tradition, les quatre notes de l’Eglise catholique, les quatre notes de l’Eglise, pour bien marquer que dans notre situation anormale d’exil, nous restons catholiques, au cœur de l’Eglise. Nous avons en effet gardé l’unité de l’Eglise, la catholicité de l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique. L’unité parce que nous avons gardé la foi. L’unité de l’Eglise consiste d’abord dans la foi catholique. Que tous les catholiques professent la même foi. Eh bien nous avons l’unité de l’Eglise parce que nous avons la foi de toujours, chers fidèles, et il n’est pas question de la quitter et de nous compromettre avec l’hérésie moderniste. […] Nous avons gardé la sainteté de l’Eglise puisque vous en êtes la preuve, chères familles où le Bon Dieu choisit ses belles vocations religieuses et sacerdotales, d’une vie consacrée au Bon Dieu, qui est un modèle pour toute l’Eglise. Nous avons gardé la note de sainteté de l’Eglise, par la grâce de Dieu. Une, Sainte, Catholique… nous avons aussi la catholicité de l’Eglise puisque la Tradition que nous représentons dans le monde entier, […] Et enfin, nous représentons l’apostolicité de l’Eglise. L’Eglise est apostolique et nous sommes apostoliques. Cela signifie que nous avons la succession apostolique par les évêques, nous autres, nous avons reçu l’épiscopat des mains de Mgr Lefebvre d’une façon légitime, même si elle était anormale. Et par conséquent, tant que nous sommes dans l’Eglise et en exil, nous portons en nous l’Eglise. » https://laportelatine.org/spiritualite/sermons/dimanche-19-mai-2013-sermon-de-mgr-tissier-de-mallerais-pour-le-pelerinage-de-chartres-2013Voir aussi https://laportelatine.org/formation/crise-eglise/rapports-rome-fsspx/hors-de-leglise-visible-abbe-benoit-storez-4-avril-2013 ↩︎ - « Cette Église conciliaire est une Église schismatique parce qu’elle rompt avec l’Église catholique de toujours. Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte déjà condamné par l’Église en maints documents officiels et définitifs. C’est pourquoi le fondateur de l’Église conciliaire insiste tant sur l’obéissance à l’Église d’aujourd’hui, faisant abstraction de l’Église d’hier comme si elle n’existait plus. Cette Église conciliaire est schismatique parce qu’elle a pris pour base de sa mise à jour des principes opposés à ceux de l’Église catholique. […] Désormais, c’est à l’Église conciliaire qu’il faut obéir et être fidèle et non plus à l’Église catholique. C’est précisément tout notre problème ; nous sommes suspens a divinis par l’Église conciliaire et pour l’Église conciliaire dont nous ne voulons pas faire partie. » (Réflexions de Mgr Lefebvre à propos de la suspens a divinis le 29 Juillet 1976) ↩︎
- Le théologien officiel de la FSSPX, l’abbé Gleize parle de l’« Opération survie [les sacres de 1988] qui devrait apparaître aux yeux de tous pour ce qu’elle est : la garantie de l’indéfectibilité de l’Église… »(https://laportelatine.org/actualite/la-neo-pastorale-de-francois-iii Il ajoute: « l’Église demeure indéfectible, à travers la courageuse résistance de tous ceux qui s’opposent aux réformes issues du Concile».( Courrier de Rome, article : « 21 novembre », n°678 sept 2024) ↩︎
Mgr.Lefebvre disait « En plusieurs points de première importance, le nouveau Code de Droit Canon est inacceptable par son opposition au magistère définitif de l’Église. » (Fideliter n°46, p. 2). « Il nous est impossible d’accepter en bloc le Droit Canon tel qu’il a été édité, parce qu’il est précisément dans la ligne de Vatican II et dans la ligne des réformes de Vatican II.» (Conférence spirituelle à Ecône le 15 mars 1983) et dans une lettre ouverte à Jean-Paul II, co-signée par Mgr de Castro-Mayer, il avait dénoncé publiquement « les erreurs du nouveau Droit Canon, pour ne pas dire les hérésies. » (Suppl. Fideliter de nov. déc. 1983, p. 5). Dans une retraite sacerdotale à Écône, il disait à ses prêtres, en septembre 1986 : « Ils sont en train de détruire l’Église, non par les lois particulières, mais par les lois fondamentales de ce nouveau Droit canon, qui est totalement inspiré par ce mauvais esprit moderniste qui s’est exprimé dans le Concile et après le Concile. » (Fideliter n° 55, p. 9). https://laportelatine.org/actualite/la-tradition-face-au-serment-neo-moderniste-de-1989-par-les-capucins-de-morgon-juin-2015 ↩︎- C’est le rejet de cette vérité révélée qui a permis de justifier les sacres de 1988 en prétendant que cette prérogative n’appartient au pape qu’en vertu du droit ecclésiastique et non en vertu du droit divin, et donc qu’elle peut admettre des exceptions « en cas de nécessité ». Cela est faux comme le montre brillamment John Salza: https://www.trueorfalsepope.com/p/sspx-priest-proves-society-is-inschism.html?m=1 . D’ailleurs le décret du Saint-Office de 1951, décrétant l’excommunication pour tout sacre épiscopal sans mandat pontifical ni confirmation pontificale ultérieure les évêques de tout rite même en cas de crainte grave fournit un argument déterminant en faveur du droit divin, car les prescriptions purement ecclésiastiques ne peuvent pas obliger même en cas de crainte grave. ↩︎
- L’abbé Chautard, directeur de l’université saint Pie X affirme «on ne peut pas se rendre aux messes des ralliés, premièrement parce que l’assistance à la messe est une profession publique de la foi et que cette profession de foi est altérée par les ralliés, deuxièmement parce que l’assistance à la messe ralliée entraîne une relativisation des oppositions doctrinales, troisièmement parce qu’une telle assistance développe des contacts périlleux pour la foi. » Source: Catéchisme des vérités opportunes : Les ralliés (vus par Mgr Lefebvre)Le Chardonnet 340 ↩︎
- L’abbé Chautard, directeur de l’université saint Pie X affirme « on peut avoir un doute sur le sacerdoce de clercs ralliés qui ont été ordonnés par des évêques eux-mêmes douteusement sacrés en raison d’intentions équivoques et du nouveau rite des sacres épiscopaux (après 1968). https://tradinews.blogspot.com/2018/07/abbe-f-m-chautard-fsspx-la-porte-latine.htmlMgr Lefebvre affirmait également ce doute sur le sacerdoce des prêtres ordonnés par les évêques conciliaires « Tous ces séminaristes qui sont ici présents, si demain le bon Dieu me rappelle, et ce sera sans doute sans tarder, eh bien, ces séminaristes de qui recevront-ils le sacrement de l’ordre ? Des évêques conciliaires, dont les sacrements sont tous douteux, parce qu’on ne sait pas exactement quelles sont leurs intentions ? Ce n’est pas possible ! » (Sermon des sacres) ↩︎
- http://www.splendorofthechurch.com/2021/05/10/cardinal-burke-sspx-not-part-of-roman-catholic-church-has-schismatic-position. ↩︎
- Réflexions, 29 juillet 1976, Itinéraires, La condamnation sauvage, n°40 ↩︎
- Mgr Lefebvre, interview au Figaro du 02 août 1976 ↩︎
- Mgr Lefebvre, Itinéraire Spirituel, Éditions Iris, 2010, p. 40. ↩︎
- Question pour les fidèles de la FSSPX : Pourquoi rester en communion avec une Eglise apostate occupée par un antichrist ? Si l’Église conciliaire n’est pas l’Église catholique alors pourquoi reconnaître son chef comme le légitime successeur de Pierre ? Comment un authentique successeur de Pierre peut-il diriger une Église schismatique ? ↩︎